Gorillas part à la conquête de la France

Gorillas et ses rivaux ont rapidement converti les consommateurs des grandes villes à la demande de livraison rapide de produits d’épicerie en moins de 15 minutes. Selon NielsenIQ, une livraison à domicile sur dix en Île-de-France est effectuée par l’une des startups (Gorillas, Getir, Flink, Cajoo…) qui ont pris d’assaut le marché au printemps dernier.

«Les habitudes changent, se réjouit Pierre Guionin, le directeur général de Gorillas en France. Les clients consomment de plus en plus à la demande, et fragmentent leurs achats. Nous en bénéficions.» La consommation évolue vers un modèle à la chinoise. Les jeunes consommateurs «n’y font plus de listes de courses, note un bon connaisseur de la distribution en Chine. Lorsqu’ils pensent à un produit dont ils ont besoin, ils le commandent et se le font livrer immédiatement. Comme ça, c’est fait!»

L’entreprise allemande Gorillas, surfe sur le mouvement qu’elle a contribué à créer lors de son ouverture à Paris l’année dernière. Elle a déjà livré plus d’un million de colis. Selon l’entreprise, 60 % des clients ont recommandé au moins une deuxième fois, ce qui laisse penser que la start-up favorise la fidélisation de la clientèle. En un an, la commande moyenne est passée de 20 à 25 euros. L’utilisation de ce service ne se limite plus au panier de bières et de snacks acheté pour un apéritif. Selon l’entreprise, un panier sur deux contient des fruits et légumes, l’eau, l’avocat, la banane et le lait étant les choix les plus populaires. Grâce à une collaboration avec le groupe Casino, Gorillas a développé son service. Pendant les périodes où les magasins physiques sont fermés, les entreprises de livraison express profitent de ces horaires. Ils obtiennent leurs plus grosses commandes entre 18 et 23 heures, ainsi que le dimanche

Le rachat de Frichti

Gorillas est l’une des rares entreprises de livraison express à avoir conquis une position sur son secteur, à l’image de ce qui s’est passé au milieu des années 2010 avec la livraison de repas. Avec un milliard de dollars levé en octobre dernier, elle a récemment acquis Frichti, qui détient actuellement environ 60 % du marché français. Ils détiennent à eux deux plus de 60 % des parts.

Nous sommes dans une période d’acquisition de clients en France. Nous avons besoin d’un certain nombre de commandes pour devenir rentables, et le secteur est encore assez encombré.

« Nous sommes dans une période d’acquisition de clients en France. Nous avons besoin d’une certaine quantité de commandes pour devenir rentables, et le marché est encore encombré. C’est le début de la consolidation « , ajoute Pierre Guionin. Le russe Yango Deli a fermé ses portes, et Kol n’est plus parmi nous. « Il est probable qu’à terme, il n’y ait plus que trois ou quatre acteurs au lieu de huit aujourd’hui », estime le directeur général des Gorilles. Si la mairie de Paris ne se met pas trop en travers des affaires du fast-trader. Elle a enjoint ceux qui sont implantés dans des locaux commerciaux à quitter les lieux car elle considère leurs «dark stores» comme des entrepôts. Ce n’est pas l’avis de Gorillas qui maintient son activité comme si de rien n’était. «Nous estimons que nous sommes des commerces, explique Pierre Guionin. Nous sommes en discussion avec la mairie. Je suis confiant, je pense que nous trouverons une issue positive.»

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Arianne Ruest

Arianne Ruest