Deuxième révision à la baisse en un mois
Le distributeur français Casino a, pour la deuxième fois en un mois, revu à la baisse ses prévisions pour 2023. Le groupe table désormais sur une perte d’exploitation de 100 millions d’euros alors qu’il prévoyait en septembre un bénéfice de 100 millions. Cette différence représente un delta de 200 millions d’euros. Face à ces chiffres alarmants, on se demande jusqu’où le groupe stéphanois va s’enfoncer.
Des causes multiples derrière cette situation inquiétante
Concurrence accrue et marges érodées
Tout d’abord, la concurrence dans le secteur de la grande distribution est particulièrement intense en France, avec des acteurs tels que Carrefour, Auchan et Leclerc qui se partagent les parts de marché. Cette rivalité se traduit par une véritable guerre des prix afin d’attirer les clients, ce qui a pour effet d’éroder les marges de Casino et de mettre sa rentabilité à mal.
Une dette toujours présente
Ensuite, le groupe stéphanois doit faire face à un problème de taille : sa dette . En effet, Casino avait annoncé au début de l’année un endettement de plus de 4 milliards d’euros et s’était engagé à réduire ce montant de moitié en 2023. Or, cette dette représente un véritable fardeau pour l’enseigne, dont les moyens sont ainsi limités pour faire face à ses concurrents.
Impact de la crise sanitaire
La pandémie de Covid-19 a également impacté le groupe Casino, qui a dû s’adapter aux différentes restrictions sanitaires mises en place par le gouvernement. Les fermetures temporaires de certains magasins liées au confinement ont fragilisé l’entreprise déjà en difficulté financière.
Des mesures prises trop tardivement ?
Casino tente de redresser la barre en mettant en place différentes stratégies, telles que la cession d’actifs, le développement du e-commerce ou encore la réduction des coûts. Cependant, certains analystes estiment que la situation ne semble pas s’améliorer, ce qui pourrait être le signe que ces mesures ont été prises trop tardivement par le distributeur.
Rationalisation du parc de magasins et cessions d’actifs
Pour améliorer sa situation financière, Casino envisage de poursuivre la rationalisation de son parc de magasins avec une fermeture possible d’une centaine de points de vente non-rentables. De plus, plusieurs cessions d’actifs ont déjà eu lieu, notamment celles de Leader Price à Aldi et de sa filiale Vindémia, spécialiste de la distribution dans les DOM-TOM.
Mise sur le e-commerce et la digitalisation
Le groupe stéphanois mise également beaucoup sur le développement de son activité en ligne et sur la digitalisation de ses points de vente, afin d’accroître sa clientèle et de lui offrir une expérience toujours plus personnalisée. Casino s’appuie notamment sur sa filiale Cdiscount pour étoffer son offre e-commerce et ainsi mieux répondre aux attentes des consommateurs.
Réduction des coûts et recentrage sur les formats rentables
Enfin, l’enseigne cherche à réduire ses coûts et à se recentrer sur les formats de magasins rentables tels que les supermarchés et les hypermarchés, car ce sont ces derniers qui représentent la majorité de leurs chiffres d’affaires.
Quel avenir pour Casino ?
Même si Casino met tout en œuvre pour redresser la barre et sortir de cette crise, l’avenir du groupe reste incertain. La situation préoccupante dans laquelle se trouve aujourd’hui l’entreprise témoigne d’un contexte difficile pour l’ensemble du secteur de la grande distribution. Les prochains mois seront déterminants quant à la survie du groupe Casino.