Le gouvernement envisage d’augmenter les taxes sur le tabac, avec une hausse du prix du paquet d’au moins 70 centimes. Selon Elisabeth Borne, « ce serait assez paradoxal que la hausse des cigarettes soit moins élevée que l’inflation ». Ainsi, au premier janvier 2023, le prix moyen du paquet atteindrait 10,50€. Cette hausse aura-t-elle un impact sur la consommation française de tabac ?
Du 28 au 29 septembre 2022, 998 Français majeurs, représentatifs de la population française, ont été interrogés à ce sujet en ligne par Odoxa, pour Philip Morris France.
Une hausse impopulaire, surtout chez les fumeurs réguliers
À la question « Qu’est-ce qui vous a incité à arrêter de fumer ou à diminuer votre consommation de cigarettes ? », 30% citent les hausses du prix du tabac, alors que 61% invoquent le fait de vouloir préserver leur santé, et que 24% se sont tournés vers les substituts : cigarette électronique, patch ou gomme à la nicotine, tabac à chauffer. (Le total est supérieur à 100% : les répondants pouvaient choisir jusqu’à deux réponses)
Concernant les hausses prévues cette année, les avis sont tranchés. 72% des fumeurs affirment que la hausse du prix du paquet ne les fera pas renoncer à la cigarette. Parmi les fumeurs réguliers, ils sont même 79% à ne pas vouloir réduire leur consommation.
La méfiance est de mise : 86% des fumeurs réguliers pensent que « le gouvernement cherche avant tout à faire rentrer davantage d’argent dans les caisses de l’État ». Ils sont une écrasante majorité, entre 89 et 93%, à se déclarer d’accord avec les critiques adressées à l’augmentation de la taxe : qu’elle va augmenter les ventes illicites (contrebande et contrefaçon), qu’elle va enrichir les trafiquants sans faire baisser le nombre de fumeurs, qu’elle va pénaliser les buralistes français et les ménages les plus modestes.
Quelles solutions ?
Bien que la hausse prévue n’incite que peu de fumeurs à réduire leur consommation, elle ne restera pas sans effet. Un tiers des fumeurs déclarent que la hausse les incitera « certainement » à acheter des cigarettes ailleurs que chez leur buraliste (dans la rue, à l’étranger, sur les réseaux sociaux…), un autre tiers qu’ils le feront « probablement ». Le total, légèrement supérieur aux 63% de fumeurs qui confessent avoir déjà essayé le tabac illicite, suggère que davantage de Français pourraient se tourner vers l’achat de cigarettes de contrebande ou de contrefaçon.
Les Français sont d’ailleurs une majorité (de l’ordre de 61%), à déclarer que l’augmentation du prix du tabac est une mesure inefficace, et à préférer la mise en avant du vapotage ou du tabac à chauffer, moins nocifs pour la santé. Ce chiffre monte à 74% chez les fumeurs, et à 81% chez les fumeurs réguliers.
La valorisation d’alternatives à la cigarettes serait-elle donc plus efficace que la hausse du prix ? 61% des Français le pensent, et affirment que s’ils étaient mieux informés sur les alternatives au tabac, cela pourrait les inciter à arrêter de fumer.