Après une politique plutôt axée sur la délocalisation, le constructeur français opère un virage à 180 degrés. À l’issue de négociations avec les différents syndicats, Renault a en effet annoncé la relocalisation de neuf modèles de voitures sur le territoire national à l’horizon 2022-2024. Un retour au made in France très attendu pour le constructeur automobile !
Une production au ralenti depuis de nombreuses années
Les quinze années de présidence de Carlos Ghosn ont été marquées par la délocalisation de la production des voitures de la marque. Les modèles-phares, comme la Clio, la Mégane ou la Twingo, sont assemblés en Espagne, en Slovénie, en Turquie, voire en Corée du Nord. Conséquence : une baisse sensible du volume de véhicules produits en France – 475 000 en 2021 contre 1,4 million au début des années 2000… Fort heureusement, Renault amorce aujourd’hui un vrai recentrage sur l’Hexagone.
Relocalisation : plusieurs sites de production concernés
Le plan triennal proposé par Renault a été validé par trois syndicats sur quatre (la CFE-CGC, la CFDT et FO, la CGT s’abstenant). Il prévoit notamment :
- la production des nouvelles Mégane et R5, d’un SUV – trois véhicules électriques – et de l’Alpine sur le site de Douai ;
- l’implantation d’une usine de batteries sur ce même site ;
- la production du futur Kangoo électrique et du Grand Kangoo par le site de Maubeuge ;
- celle du nouveau R4 Eletric par l’une de ces deux usines ;
- la production de la version électrique du Trafic à Sandouville ;
- celle du nouveau Master à Batilly.
Au total, ce sont 700 000 voitures qui devraient être fabriquées en France chaque année. Un chiffre qui, même s’il est loin de la production passée du constructeur, repart nettement à la hausse.
Quel impact sur les emplois chez Renault en France ?
Si les 1 500 départs volontaires prévus sont maintenus, le constructeur automobile annonce en contrepartie la création de 2 500 postes en CDI, dont une majorité au sein des usines. Renault mise résolument sur le développement de la voiture électrique pour relancer sa production nationale : un pari dans l’air du temps. Les syndicats se sont en tout cas félicités, FO en tête, de la relocalisation entamée par la marque au losange.
Seule ombre au tableau : la délocalisation probable de certains services. Au cours d’une réunion le 13 décembre 2021, Philippe Brunet a en effet annoncé son intention d’installer en Roumanie et en Espagne les bureaux d’études actuellement présents sur le site de Lardy.
Quoi qu’il en soit, on ne peut que se réjouir de la relocalisation d’une part significative de la production du géant automobile. Symbole de l’industrie à la française, Renault reprend ainsi sa place emblématique et historique. En ces temps incertains, soutenir l’emploi en France est incontestablement bienvenu !